Dos à la Turque (épisode 3)
Il fait chaud. Et quand je dis "il fait chaud", je veux dire que je suis réduite à une petite flaque de liquide brûlant, avec le QI d'une amibe, et la dextérité d'une moule. Je n'ai pas arrêté de faire des erreurs de couture débiles aujourd'hui.
J'ai dû refaire mon travail 3 fois, et je dois le recommencer une quatrième. Le tuto va être montré avec les erreurs, parce que ça fait aussi partie de l'exemple de vous dire que se tromper c'est nor-mal-leuh. Des couturières qui ne se trompent pas, ça n'existe pas. Des couturière qui ne défont par leurs couture, ça n'existe pas. Et quand ça existe malgré tout, ça se voit. Quand un tissu grigne, ça se voit de LOIN.
J'ai dû refaire mon travail 3 fois, et je dois le recommencer une quatrième. Le tuto va être montré avec les erreurs, parce que ça fait aussi partie de l'exemple de vous dire que se tromper c'est nor-mal-leuh. Des couturières qui ne se trompent pas, ça n'existe pas. Des couturière qui ne défont par leurs couture, ça n'existe pas. Et quand ça existe malgré tout, ça se voit. Quand un tissu grigne, ça se voit de LOIN.
Ça, c'était l'intermède "décomplexez, les filles, la couture vous le rendra".
On reprend donc où l'on s'était arrêter. Nous avons notre doublure, on va attaquer la couture du dos, et la première technique.
Cette technique, je l'ai apprise avec un ensemble bien précis, qui date de 1790. C'est un ensemble caraco + jupe populaire, porté par une femme de batelier. D'après ce que l'on sait, l'ensemble en question fut acheté à cette femme de batelier de la Seine par une aristocrate qui fuyait la Révolution Française pour gagner l'Angleterre, et la relique est restée dans le famille anglaise pendant des générations. Le caraco est passionnant à plusieurs points de vue : il n'est pas baleiné, il présente des techniques de couture très intéressantes, il est d'un style et d'un patron très simple, mais il est fait d'un espèce de brocard. C'est un exemple fascinant de réutilisation de tissu de luxe trouvé chez un fripier, sans doute.
Dans le patron, la technique est assez bien explicitée, avec des dessins, je vous le conseille. Mais c'est en anglais. On peut l'acheter comme je l'avais fait auprès de la Northern Society en question (ils ont aussi le patron d'une robe de Charlotte Brontë !!! Does my fangirl shows ?), ou sur le site de Nehelenia Patterns.
J'ai reproduit cet ensemble une fois, je ne suis pas totalement satisfaite du résultat.
Comme vous pouvez le constater, ça plisse. Le caraco sans baleines plisse. Je n'en connais pas la cause. Est-ce parce que je l'ai fait trop long ? Du coup, il remonte à cause de mon faux-cul et de mes hanches ? C'est une possibilité à ne pas négliger : les corsages et les caracos trop longs, ça plisse. Est-ce parce que le patron mal adapté à ma corpulence ne me convient pas ? Ou est-ce simplement parce que le système sans baleine ne fonctionne pas ?
En ce qui me concerne, je ne sais pas ce qu'il en est, mais Koshka, elle, a réussi à faire avec le même patron un caraco qui lui ne plisse pas. C'est donc techniquement possible. C'est pas grave, je compte l'expérimenter de nouveau, je trouverai un jour où ça coince. Niark !
Pour ma robe à la turque, vous vous souvenez que j'ai baleiné le dos de la doublure : c'est une question de prudence (chat échaudé...), et aussi parce que mon coton de dessus est assez (vraiment) fin. Si vous voulez essayez sans baleines, sachez que ça "devrait" marcher (Koshka l'a prouvé), mais faites en sorte d'avoir une tissu et une doublure relativement épais.
(Je rappelle que toutes les images sont sur Flickr, et donc cliquables pour les voir en grand, très grand, ou très-grand-pixellisé. Par contre, désolée d'avance, j'ai ratée une bonne moitié de mes photos, la faute à la lumière orageuse et mon propre énervement. Je vais essayer de ne pas en poster de trop floues.)
La doublure posée sur le tissu, c'est simplement pour vous montrer comment le tissu doit dépasser dessous. Au fait, vous vous rappelez à quoi ressemble la doublure ?
La doublure elle-même avait eu ses valeurs de coutures repliées à l'intérieur. On les a coincées sous les baleines. Si vous choisissez de faire sans baleines, vous bâtissez ces coutures rentrées. Vous pouvez bâtir aussi les valeurs rentrées sur le tissu, si vous êtes une couturière consciencieuse ou simplement ennemie de aiguilles.
Vous remettez la doublure de côté pour le moment.
Vous assemblez maintenant les deux morceaux de tissu du dos ensemble. Vous assemblez endroit contre endroit. C'est à dire que vous allez coudre depuis l'envers, sur le côté où vous avez retourné vos valeurs de coutures.
Vous vous souvenez quand je vous ai dit que le tissu devait être plus large que la doublure ? C'était pour permettre cette couture. Vous vous souvenez quand je vous ai dit que ce dépassement était de quelques millimètres à peine ? C'est parce que la nouvelle valeur de couture que vous créez est plus épaisse que d'habitude : vous aurez quatre épaisseurs de tissu à cette endroit-là, avant même que la doublure soit mise place. Il faut donc que ce soit le plus fin possible pour ne pas donner un truc moche tout gonflé à la sortie.
C'est le moment confession. J'ai fait un point arrière sur cette couture mais un point avant étroit (les points pas trop espacés) devrait suffire. Le problème, c'est que j'ai trop serré mon point arrière, et j'ai oublié de repasser mon tissu à l'étape suivante, ce qui m'aurait permis de voir l'erreur. Elle s'est donc naturellement répercutée sur mon travail final, ce que vous verrez dans les dernières photos. Je suis bonne pour tout refaire ce soir ou demain. Ne faites donc pas l'erreur d'oublier de repasser vos coutures, c'est VITAL en couture.
La couture terminée fait donc à peine 2 ou 3 millimètres. Pas de photo de côté, parce que toutes celles que j'avais faites sont sortie floues :/
Je répète, vous repassez ça. Mais attention : vous repassez la couture elle-même, mais vous ne l'ouvrez pas, comme on fait d'habitude. D'abord, elle est trop étroite, vous vous fatigueriez pour rien. Ensuite, on a besoin qu'elle ne soit pas ouverte pour continuer à coudre. Même une fois toute votre couture finie, cette couture reste fermée. Elle forme une espèce de "baleine naturelle".
Maintenant, on épingles les doublures sur ces deux dos assemblés. Nos dos sont assemblés endroit contre endroit, on travaille toujours sur l'envers. Vous mettez donc vos doublures sur l'envers. Oui, je précise des évidences. Vous savez quoi : on ne précise jamais assez les évidences. Parce que ce qui est évident pour Sidonie est abscons pour Tartampion.
Vos posez vos deux doublures, à leur place respective sur les deux dos.
Vues des deux côtés. Il y a peut-être des petits malins qui ont vu qu'il y a un truc qui cloche, même si mes photos sont un peu floues. (C'est bien, si vous l'avez vu, le truc qui cloche. Je l'ai vu à la fin, moi, et j'avais pourtant le nez dessus). En effet, c'est ma deuxième erreur majeure du jour. J'ai mis les doublures à l'envers, avec les baleines à l'extérieur. Vos baleines doivent être cachées entre les deux couches de tissu.
A gauche ci-dessous PAS BIEN ; à droite, BIEN.
Vous fixez le bord replié des doublures (valeurs de coutures rentrées, là où se trouve la baleine) au niveau de la couture d'assemblage que vous venez de faire. On a donc, ce petit bout de tissu qui dépasse. Les doublures sont à la même hauteur de chaque côté de la couture, vous les fixez avec les mêmes épingles. C'est vraiment important qu'elles soient à la même hauteur pour la suite. Parce que vous allez les coudre ensemble à travers le tissu extérieur.
Un dernier détail à vérifier. Si vous avez mis des baleine de chaques coté, vérifiez que vous pouvez ouvrir les deux côtés et les poser à plat. Si vous avez mis les baleines trop près du bord, non seulement vous n'arriverez pas à coudre la suite (ou ce sera galère), mais surtout, si elles se touchent, elles peuvent empêcher votre tissu de s'ouvrir complètement. Et là, tout est à refaire.
Maintenant, on s'attaque au gros morceau. Comment va t'on coudre ces doublures ensemble en une seule couture, à travers l'autre tissu. Oui, je vous vois venir : ben on fait une autre couture au point avant ! Ben non. D'abord, ce serait moche. Et c'est pas histo.
Vous avez peut-être entendu parler du point à rabattre sous la main ? Le point que nous nous allons faire est une des deux formes du point à rabattre sous la main. L'autre version, je pense vous le montrer dans un prochain épisode de ce tuto.
On trouve ces deux points dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert (oui, comme ça en passant, et comme je suis moi-même souvent coupable de la chose, je m'inclus dans l'engueulade : EST-CE QU'ON POURRAIT ARRÊTER D'OUBLIER D'ALEMBERT ? Merci pour lui).
Ils sont décrits de manière très succincte, comprenne qui pourra :
"13. 14. & 15. Point à rabattre sur la main piquant de haut-en-bas & de bas-en-haut en- avant les points drus espacés & également.
On pique depuis l'autre côté, à travers la doublure, à un ou deux fils du bord supérieur.
On retourne l'aiguille pour repiquer un ou deux millimètres plus loin, mais cette fois, on ne pique PAS la doublure. Ça ne se voit pas forcément bien sur cette photo là, mais vous piquez SUR la couture du tissu. Le rebord de la doublure étant légèrement au-dessus (la doublure cache cette couture), vous piquez donc légèrement en dessous du bord supérieur de la doublure.
Dans le même mouvement, mais de l'autre côté vous piquez la doublure, comme vous l'avez fait à la première étape, à un ou deux fils sous le bord supérieur.
Comme vous avez piqué sur la couture de l'autre coté, tout naturellement, votre aiguille ressort sur la couture. Mais puisque vous piquez ensuite la doublure quelques fils en dessous du bord supérieur, c'est de cette façon qu'elle se retrouve à dissimuler votre couture du tissu, et que le point que vous êtes en train de faire sera oblique, et non droit (pour qu'il soit droit, il faudrait piquer au dessus de la couture, au même niveau que là où vous piquez dans la doublure.)
Tout naturellement, au mouvement suivant, on revient de la même manière, en piquant sur la couture, mais sans piquer à travers la doublure...
... pour piquer dans la doublure de l'autre côté.
Vous obtenez de chaque côté des points parfaitement similaires.
Et une fois la couture ouverte, ça donne une doublure très nette.
Et voilà ! C'est tout simple, et je trouve par ailleurs que c'est un point très agréable à faire. La couture à la main, ce n'est pas un pensum.
Et maintenant, pour terminer sur une note tragi-comique, laissez-moi vous montrer ce que donne une couture trop serrée.
Au prochain épisode, une technique que j'ai apprise dans le livre Costume Close-up. C'est une des plus courantes de celles utilisées au XVIIIe.
En ce qui me concerne, je ne sais pas ce qu'il en est, mais Koshka, elle, a réussi à faire avec le même patron un caraco qui lui ne plisse pas. C'est donc techniquement possible. C'est pas grave, je compte l'expérimenter de nouveau, je trouverai un jour où ça coince. Niark !
Pour ma robe à la turque, vous vous souvenez que j'ai baleiné le dos de la doublure : c'est une question de prudence (chat échaudé...), et aussi parce que mon coton de dessus est assez (vraiment) fin. Si vous voulez essayez sans baleines, sachez que ça "devrait" marcher (Koshka l'a prouvé), mais faites en sorte d'avoir une tissu et une doublure relativement épais.
*
(Je rappelle que toutes les images sont sur Flickr, et donc cliquables pour les voir en grand, très grand, ou très-grand-pixellisé. Par contre, désolée d'avance, j'ai ratée une bonne moitié de mes photos, la faute à la lumière orageuse et mon propre énervement. Je vais essayer de ne pas en poster de trop floues.)
On commence par épingler les valeurs de coutures vers l'intérieur le long de la couture du dos. On les replie sur l'envers, si vous préférez. On fait en sorte que le tissu soit plus grand (en largeur) au centre de quelques millimètres par rapport à la doublure. 3 ou 4 millimètres, c'est largement suffisant.
La doublure posée sur le tissu, c'est simplement pour vous montrer comment le tissu doit dépasser dessous. Au fait, vous vous rappelez à quoi ressemble la doublure ?
La doublure elle-même avait eu ses valeurs de coutures repliées à l'intérieur. On les a coincées sous les baleines. Si vous choisissez de faire sans baleines, vous bâtissez ces coutures rentrées. Vous pouvez bâtir aussi les valeurs rentrées sur le tissu, si vous êtes une couturière consciencieuse ou simplement ennemie de aiguilles.
Vous remettez la doublure de côté pour le moment.
Vous assemblez maintenant les deux morceaux de tissu du dos ensemble. Vous assemblez endroit contre endroit. C'est à dire que vous allez coudre depuis l'envers, sur le côté où vous avez retourné vos valeurs de coutures.
Vous vous souvenez quand je vous ai dit que le tissu devait être plus large que la doublure ? C'était pour permettre cette couture. Vous vous souvenez quand je vous ai dit que ce dépassement était de quelques millimètres à peine ? C'est parce que la nouvelle valeur de couture que vous créez est plus épaisse que d'habitude : vous aurez quatre épaisseurs de tissu à cette endroit-là, avant même que la doublure soit mise place. Il faut donc que ce soit le plus fin possible pour ne pas donner un truc moche tout gonflé à la sortie.
C'est le moment confession. J'ai fait un point arrière sur cette couture mais un point avant étroit (les points pas trop espacés) devrait suffire. Le problème, c'est que j'ai trop serré mon point arrière, et j'ai oublié de repasser mon tissu à l'étape suivante, ce qui m'aurait permis de voir l'erreur. Elle s'est donc naturellement répercutée sur mon travail final, ce que vous verrez dans les dernières photos. Je suis bonne pour tout refaire ce soir ou demain. Ne faites donc pas l'erreur d'oublier de repasser vos coutures, c'est VITAL en couture.
La couture terminée fait donc à peine 2 ou 3 millimètres. Pas de photo de côté, parce que toutes celles que j'avais faites sont sortie floues :/
Je répète, vous repassez ça. Mais attention : vous repassez la couture elle-même, mais vous ne l'ouvrez pas, comme on fait d'habitude. D'abord, elle est trop étroite, vous vous fatigueriez pour rien. Ensuite, on a besoin qu'elle ne soit pas ouverte pour continuer à coudre. Même une fois toute votre couture finie, cette couture reste fermée. Elle forme une espèce de "baleine naturelle".
Maintenant, on épingles les doublures sur ces deux dos assemblés. Nos dos sont assemblés endroit contre endroit, on travaille toujours sur l'envers. Vous mettez donc vos doublures sur l'envers. Oui, je précise des évidences. Vous savez quoi : on ne précise jamais assez les évidences. Parce que ce qui est évident pour Sidonie est abscons pour Tartampion.
Vos posez vos deux doublures, à leur place respective sur les deux dos.
Vues des deux côtés. Il y a peut-être des petits malins qui ont vu qu'il y a un truc qui cloche, même si mes photos sont un peu floues. (C'est bien, si vous l'avez vu, le truc qui cloche. Je l'ai vu à la fin, moi, et j'avais pourtant le nez dessus). En effet, c'est ma deuxième erreur majeure du jour. J'ai mis les doublures à l'envers, avec les baleines à l'extérieur. Vos baleines doivent être cachées entre les deux couches de tissu.
A gauche ci-dessous PAS BIEN ; à droite, BIEN.
Vous fixez le bord replié des doublures (valeurs de coutures rentrées, là où se trouve la baleine) au niveau de la couture d'assemblage que vous venez de faire. On a donc, ce petit bout de tissu qui dépasse. Les doublures sont à la même hauteur de chaque côté de la couture, vous les fixez avec les mêmes épingles. C'est vraiment important qu'elles soient à la même hauteur pour la suite. Parce que vous allez les coudre ensemble à travers le tissu extérieur.
Un dernier détail à vérifier. Si vous avez mis des baleine de chaques coté, vérifiez que vous pouvez ouvrir les deux côtés et les poser à plat. Si vous avez mis les baleines trop près du bord, non seulement vous n'arriverez pas à coudre la suite (ou ce sera galère), mais surtout, si elles se touchent, elles peuvent empêcher votre tissu de s'ouvrir complètement. Et là, tout est à refaire.
Maintenant, on s'attaque au gros morceau. Comment va t'on coudre ces doublures ensemble en une seule couture, à travers l'autre tissu. Oui, je vous vois venir : ben on fait une autre couture au point avant ! Ben non. D'abord, ce serait moche. Et c'est pas histo.
Vous avez peut-être entendu parler du point à rabattre sous la main ? Le point que nous nous allons faire est une des deux formes du point à rabattre sous la main. L'autre version, je pense vous le montrer dans un prochain épisode de ce tuto.
On trouve ces deux points dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert (oui, comme ça en passant, et comme je suis moi-même souvent coupable de la chose, je m'inclus dans l'engueulade : EST-CE QU'ON POURRAIT ARRÊTER D'OUBLIER D'ALEMBERT ? Merci pour lui).
Ils sont décrits de manière très succincte, comprenne qui pourra :
"13. 14. & 15. Point à rabattre sur la main piquant de haut-en-bas & de bas-en-haut en- avant les points drus espacés & également.
16. 17. & 18. Point à rabattre sous la main comme le dernier, au-lieu qu'ayant percé l'étoffe supérieure on pique l'étoffe inférieure par-dehors, ensuite on pique les deux en remontant."
Mon interprétation de cette marmelade se base sur le livre Costume Close-up qui montre un point à rabattre sous la main qui correspond probablement au 16-17-18. Un point qui est oblique sur l'envers (la doublure) et qui forme un point avant sur l'extérieur. C'est le point que j'utiliserai plus tard.
L'autre version, je l'ai découverte grâce au patron de l'ensemble de 1790, mais aussi grâce à un tuto de Stay-ing Alive qui, vous allez voir, ressemble assez fortement à ce que je suis en train de vous montrer ^^ (non ce n'est pas un hasard, ce sont deux techniques historiques voisines. Sauf qu'elle ne fait pas la couture préalable.).
Contrairement au dessins 13-14-15, vous n'obtiendrez pas des points "droits", mais obliques. Mais c'est très mal expliqué dans l'Encyclopédie.
On commence comme ça (ignorez les baleines ^^) :
On pique depuis l'autre côté, à travers la doublure, à un ou deux fils du bord supérieur.
On retourne l'aiguille pour repiquer un ou deux millimètres plus loin, mais cette fois, on ne pique PAS la doublure. Ça ne se voit pas forcément bien sur cette photo là, mais vous piquez SUR la couture du tissu. Le rebord de la doublure étant légèrement au-dessus (la doublure cache cette couture), vous piquez donc légèrement en dessous du bord supérieur de la doublure.
Dans le même mouvement, mais de l'autre côté vous piquez la doublure, comme vous l'avez fait à la première étape, à un ou deux fils sous le bord supérieur.
Comme vous avez piqué sur la couture de l'autre coté, tout naturellement, votre aiguille ressort sur la couture. Mais puisque vous piquez ensuite la doublure quelques fils en dessous du bord supérieur, c'est de cette façon qu'elle se retrouve à dissimuler votre couture du tissu, et que le point que vous êtes en train de faire sera oblique, et non droit (pour qu'il soit droit, il faudrait piquer au dessus de la couture, au même niveau que là où vous piquez dans la doublure.)
Tout naturellement, au mouvement suivant, on revient de la même manière, en piquant sur la couture, mais sans piquer à travers la doublure...
... pour piquer dans la doublure de l'autre côté.
Vous obtenez de chaque côté des points parfaitement similaires.
Et une fois la couture ouverte, ça donne une doublure très nette.
Et voilà ! C'est tout simple, et je trouve par ailleurs que c'est un point très agréable à faire. La couture à la main, ce n'est pas un pensum.
Et maintenant, pour terminer sur une note tragi-comique, laissez-moi vous montrer ce que donne une couture trop serrée.
Ça fripe de partout, sur le côté droit surtout. Et non, on ne peut pas faire comme si on ne le voyait pas, barf ! une fois la robe finie ça ne se verra même plus... Oh si, ça verra ! Là, ce n'est pas une question d'être puriste : une couture ratée est une couture ratée. Il faut la refaire. Encore un truc qui va me ralentir...
Au prochain épisode, une technique que j'ai apprise dans le livre Costume Close-up. C'est une des plus courantes de celles utilisées au XVIIIe.
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