Commères Compères, Prise 2

Voici donc la seconde partie de la recherche sur les compère boutonne/non-boutonnés. La première recherche a été complétée avec un certain nombre de nouveaux exemples trouvés en faisant cette recherche-ci. (je n'ai pas encore eu le temps de mettre les images pour tous, parfois, je n'ai mis qu'un lien vers la page de musée).

Cette deuxième recherche a été plus dure à constituer. D'abord parce qu'il y a moins de compères non boutonnés (vous verrez à la fin que j'ai un peu étendu le terme compères au-delà des robes à la française. c'est plus pour la comparaison.). Et ça ça m'a surprise, parce que j'imaginais ça quand même beaucoup plus courant. Deuxième problème : les photos que j'ai trouvé cette fois-ci n'ont pas toujours de possibilité de zoomer. J'ai de bons yeux, mais je ne suis pas Superman. Repérer les pitits pitits boutons sur une petite photo, j'y arrive la plupart du temps, mais différencier une vraie paire de compères, d'une pièce d'estomac avec un ruché au milieu, ça relève parfois de la gageure. J'ai donc décider de ne pas relever certaines pièces, parce que je n'avais pas la moindre idée de ce que j'avais sous les yeux.

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(exemple de pièce d'estomac avec un ruché unique au centre. Heureusement que le KCI fournit le zoom...)

Les types de compères non boutonnés se partagent en deux : les "solides", et les compères "à bandes".

Les "solides" (comme dans "solidaire" : oui, j'invente mon vocabulaire. A la guerre comme à la guerre.) sont simplement constitués de deux pans qui se ferment au milieu, la plupart du temps avec un ruché sur chaque pan qui suit la ligne de poitrine puis du centre (parfois, il ne souligne que la fermeture centrale).

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Je n'ai trouvé qu'un exemple sans décoration. Je table sur un ajout tardif, parce que la robe d'origine était prévue pour une pièce d'estomac.

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CW1
De Witt Museum (Colonial Williamsburg) N° d'inventaire : 1999-247,A-C
1770-80

CW2
De Witt Museum (Colonial Williamsburg) N° d'inventaire : 1955-428,1
1775

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M-2009-0161-JT-c152f

3UCAD
Union Centrale des Arts Décoratifs 1760
(Pas évident de se faire une idée, vu la taille des ruchés, mais je pense que ce sont des compères)

CI54.70ab_CI60.38a–c
Met Museum 1770-75

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Met Museum 1780

mfa
MFA 1775
Petite originalité assez rare (alors que je voyais celle plus courant : il faudra que je potasse mes bouquins en rentrant de vacances) : le ruché qui forme un motif.

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Met Museum 1760–70
Je pense que celle-ci a été beaucoup modifiée au XIXe, donc je ne suis pas sûre que l'on puisse vraiment l'utiliser comme une référence valable. Je la mets là pour l'exemple. Mais elle diffère sensiblement des autres.


Second type de compères, celui que j'appelle "à bandes" à défaut d'avoir trouvé mieux (je prends toutes les bonnes idées d'appellation). Un système avec des bandes indépendantes qui s'étagent comme une échelle (par exemple une "échelle de rubans" comme sur les divers portraits de Madame de Pompadour. C'est un terme technique historique) et qui permettent de faire par exemple passer le fichu. J'en ai trouvé plusieurs types.

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Met Museum 1770
Echelle de bandes sur un fond "solide".

GetImage
gal1 gal2
Musée Galliera 1755-65 N° d'inventaire GAL1984.1.77B
idem.

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H3839-L20889583 H3839-L20889584
Kerry Taylor Auctions 1765-70
Echelle de bande sans fond (me semble-t-il) : les compères sont donc constitués uniquement de ces bandes indépendantes.

dang1 dang2
Met Museum via le livre Dangerous Liaison
(entièrement dispo en ligne et à télécharger)
Un exemple qui montre comment on pouvait passer le fichu entre les bandes.

1UCAD
Union Centrale des Arts Décoratifs 1770-79
Un exemple intéressant où il n'y a qu'une seule bande, en haut du compère, et le bas est "solide".

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Met Museum 1760
idem

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V&A 1770-80
Pour la comparaison, ce genre de fermeture en "bandes" existe sur d'autres types de vêtements.


Pour étendre un peu la recherche : la plupart des compères sont portés avec des robes à la française, mais la plupart ne veut pas dire tous. On en trouve des exemples sur d'autres types de vêtements. Pour ne pas devoir inclure toutes les "front-zone" (robes et caracos), on peut limiter la définition des compères (hors robe à la française) à ceux qui sont détachables.

Voilà deux exemples nordiques de compères coordonnés mais détachables. 

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Nordiska Museum

55569
Nasjonalmuseet for Kunst 1720-1750


Pour ce qui des vêtements où les "compères", qui doivent être accrochés à la doublure, donnent "l'impression" d'être détachables (on en trouve aussi sur un certain nombre de "front-zone") : personnellement, moi je les classerais dans la catégorie "compères". Mais ça se discute. Voilà pourquoi je les mets un peu à part.

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Musée Galliera (pas réussi à le trouver sur le site)

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Musée Mocenigo (je n'ai pas retrouvé le numéro d'inventaire)

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National Trust et dans Janet Arnold

(oui, la majorité de ceux que je viens d'inclure sont en piqué. Vous en déduisez ce que vous voulez... C'est p'êt' juste parce que j'ai une passion malsaine pour le piqué.)


Pour conclure : de ce que j'ai pu juger, les compères des robes à la française sont majoritairement boutonnés, alors que les compères sur d'autres types de vêtements (ainsi que les simili-compères des "front-zone") sont presque exclusivement sans boutons.

Commentaires

  1. De mémoire, il y en avait une avec un devait semblable à celle-ci http://www.flickr.com/photos/wataya/8720725547/ à l'expo de Lyon. rouge. (j'espère que c'était bien Lyon, mais je suis presque sûre, je retrouve plus dans ton FlickR).
    Le piqué c'est très sain.

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  2. True indeed. (bonne mémoire pour quelqu'un qui prétend n'en avoir aucune !!) comme pour l'article précédent, je compléterai avec les nouvelles trouvailles au fur et à mesure.

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