Cendrillon, voilà le chiffon à poussière, frotte fort
Une amie m'a comme qui dirait lancé un appel du pied fort discret ("je viens tous les soirs sur ton blog...") pour me faire comprendre qu'il serait peut-être temps de réveiller un peu le dragon qui dort parce que faiche, sommeil quoi ! Alors oui, c'est vrai, il y a de la poussière sur le clavier, des moutons sous le lit, et une bonne colère le mois dernier contre un certain nombre de malpoli.e.s du web (et je vous rassure malgré le nombre très important de commentateurs d'accord avec moi, tout est toujours aussi pourri au royaume d'internet). Il est donc plus que temps de revenir à nos brebis et à parler un peu costumes. Si si, j'en ai à montrer. J'ai même 3 robes de retard.
La dernière en date a été portée, et photographiée par un tiers (je ne sais pas si je verrais un jour la couleur de ces photos), mais pas par moi et il faudrait hypothétiquement que je me bouge les cuticules pour faire mes propres photos, mais attendez que je vous explique le principe génial de la flemme, vous allez voir, c'est révolutionnaire... Pour vous faire patienter, c'est ma première robe médiévale. Pour vous ennuyer à vous faire patienter, c'est la robe med la plus ennuyeuse de l'hémisphère nord.
La second robe a été prise en photo, néanmoins, elle a une fermeture tout à fait expérimentale (oui, je n'improvise des trucs improbables que lorsque j'ai une semaine tout juste pour faire une robe. B'jour, je m'appelle Heileen, et j'ai de gros gros problèmes dans la tête, et nan, à ce niveau-là, le psy n'y peut plus rien) et j'aimerais bien en faire aussi quelques photos avant de vous la montrer. Et je fais durer le suspens. (que je suis uneuh petiteuh maligneuh)
Donc pour ce petit message, vous n'aurez qu'une seule robe à mater. Je l'ai faite pour une sortie en juin dernier. Oui, on a dit que j'avais du jet-lag, arrêtez de râler ! S'agissant d'une sortie au Musée de la Vie Romantique, bien entendue, j'ai fait pour l'occasion ma première (!) robe romantique. En fait, j'ai toujours eu un peu peur de me faire une vraie robe romantique à la taille un peu haute et aux manches ballons, rapport à mon poids, parce que je suis pourrie-moisie par les préjugés à la con qu'on m'a mis dans la tête, l'un d'entre eux étant que ce genre de robes ne va pas aux grosses, parce que ça les rend encore plus grosses. Oh le gag, ça nous va très très bien, en fait. Mort aux morues fashionistas qui ont satellisé mon intelligence. Et pour le prouver, j'ai fait cette sortie avec Audrey qui a le même format joliment en-robée que moi, et elle était magnifique.
Audrey. Magnifique, on vous dit.
J'ai assez peu de photos potables de ce jour-là, parce que j'ai pris peu de photos, pour la raison même qui fait qu'elles sont pourries : j'ai pris mon putain d'appareil-photo en grippe. Si Chwanana est Grand, Papa Noël aura reçu ma lettre mon appel au secours et mon plaidoyer pour le droit à un réflex pour toutes les costumières dignes de ce nom. D'ici là, photo pourries et floues.
D'abord, pour aller sous la robe, des sous-vêtements. Pas de photo correcte du corset (vous le voyez vaguement sur les photos qui suivent), puisque ça été une mémorable plantade : patron mal adpaté par mes soins, c'est assez catastrophique quand ça arrive, et qu'on est à la bourre. Du coup, j'ai la poitrine plaquée, au lieu d'être joliment mis en valeur comme cela doit être le cas sur un corset 1830 qui doit remonter et séparer les seins. Comme je l'ai dit : immontrable. Kids ? Don't do this at home. Pour le jupon cordé, ce n'est pas non plus le perdreau de l'année, mais c'est la faute de son histoire personnelle : commencé il y a près de 7 ans, quand je faisait encore un beau 42 (promis juré craché), ses mesures ont donc été prises pour convenir à quelqu'un de plus mince. Au final, il est un peu trop étroit pour moi (et pas très beau), même s'il fait bien le boulot. Bon point : il est entièrement cordé à la main, oui, madame, car je suis violemment masochiste. En même temps, je couds devant la télé, et parfois, le masochisme est la seule chose qui permet de survivre devant le télé française et son ombre maléfique, la TNT. Mauvais point : il devrait être couvert par 4 à 7 jupons (plutôt 7 d'ailleurs, pour compenser son étroitesse), je n'en avais qu'un, à volants, pour la sortie, malheureusement pas pris en photo (z'avions z'oublié).
Pour ma robe, j'ai décidé de faire un peu original et d'opter pour un tissu type tartan. Ce qu'il faut savoir, c'est que du point de vue design des tissus de robes, les années 1830, c'est un peu le super-bingo. Tout tout TOUT est possible. Certains motifs sont même assez incroyables ( ici , ou là , ou encore ici, ou encore là, pour ne donner qu'un tout petit nombre d'exemples). Connaissant un exemple de robe à carreaux de type madras, j'ai un peu poussé ma chance et opté pour le tartan, et ça marche très bien ! A ma grande surprise, pour être honnête : c'est un pari que je pensais rater.
© Audrey pour les deux dernières photos
La robe étant assez simple, j'ai surtout travaillé les plissés devant, et vous n'avez pas idée à quel point ces deux petits trucs ridicules ont été casse-pieds à faire ! Ils ne voulaient pas tomber correctement, pour la bonne raison qu'il fallait les draper sur la poitrine et non les travailler à plat : le genre de truc qu'on ne fait pas quand, par exemple au hasard, on n'a pas de mannequin, ni un.e ami.e pour aider à draper. Ça m'a donc pris 3 jours pour faire ces saletés.
J'ai aussi expérimenté les plis cartouche. Ah oui : "Mais TOUTES les costumières ont fait des plis cartouches, c'est par là qu'on commence !!!!" Eh béh non, pas moi. Je les ai toujours évités comme la peste. Donc ta da !!! Mes premiers plis cartouches. Ça y'est maintenant vous connaissez tous mes plus viles secrets, va falloir que je vous fasse descendre.
Audrey et moi, on s'est aussi pas mal lâchées sur les chapeaux, c'est la période romantique qui veut ça. Le blanc que vous voyez à l'intérieur de mon chapeau (photos plus haut, pas de gros plan dispo), c'est de la dentelle que j'ai plissé patiemment à m'en faire mal aux doigts. Le chapeau en question est à l'origine un de ces chapeaux horribles jaune fluo que l'on trouve au supermarché à l'approche de l'été. Je l'ai coupé à l'arrière, reformé après l'avoir bien trempé (c'est mieux dans une baignoire, mais dans une douche, ça se fait aussi très bien), et avant de le garnir, je l'ai simplement peint à la vulgaire gouache noire ^^
Et pour finir, la magnifique Audrey (je vous ai dis qu'elle était magnifique dans cette robe ?).
A l'exception de la première photo, © Audrey pour les suivantes
Vous z'êtes belles-euh !!!
RépondreSupprimerJe viens, comme tous les soirs, et ohhhhhh miracle un super post avec de belles photos que je ne connaissais pas encore!!! Vive le chiffon à poussière, on aime quand Heileen devient Cendrillon; le post sera-t-il encore là à minuit ? Ou deviendra-t-il citrouille ?
RépondreSupprimerMerci pour ce vibrant hommage qui rend honneur à ma plus belle robe que je n'avais pas présentée.
Vous êtes très jolies toutes les deux. J'aime beaucoup le ruban bleu roi qui emporte le tout.
RépondreSupprimer@Marion et Solène : merci :)
RépondreSupprimer@Audrey : ben oui, tu as insisté tellement subtilement sur le vide de ce blog... Pour les photos, je pensais que tu connaissais mon Flickr, et que tu les avaient déjà vues.
That type of dress suits you perfectly! And you've done a beautiful job with it. With the hat and hair an all you look every inch a proper romantic!
RépondreSupprimerAnd sure enough Audrey looks beautiful too.
Aaaaaah contente de te revoir !!!
RépondreSupprimerQuant aux tissus utilisés pour cette époque, je me dis que parfois on se prend la tête alors qu'ils étaient plutôt "excentriques".
J'hésite encore beaucoup à me faire une robe romantique !!!
@Augustintytär :thank you :D
RépondreSupprimer@Alfgard-Aenor. (By Jove, quel nom !) Merci ! Et si IL FAUT faire une robe romantique, c'est super cool les manches gigots :))))