Projet Regency... ou presque, Part 1

Tout projet qui se mérite a besoin d'un nom qui sonne bien, juste, et qui le résume en quelques mots. Un nom qui claque, qui en jette, et qui épate le badaud (Je cite du Rimbaud, là, si je ne m'abuse ?). Le problème, c'est que j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouver de nom parfait pour mon petit (gros, gras et bien enflé de sa personne) projet. Project Runuway, c'était déjà pris. Zut ! (Et là encore, je cite Rimbal')

Si vous vous intéressez à la période des romans de Jane Austen (et films... et bd !!! oui Satan existe, il a ses quartiers chez Marvel. Et Jane pleure dans son cercueil... Tous ses dialogues élaborés, ces joutes verbales réduites à des onomatopées Marvel...), vous savez sans doute ce que l'on désigne sous l'appellation Regency. La période des robes à taille haute. Ce que nous appelons la période Empire en France. Les deux appellations sont aussi hérétiques l'une que l'autre.

La vraie période Regency, en Angleterre, se limite à la période 1811-1820. Elle correspond presque autant à la Restauration qu'à la fin de l'Empire en France. Jane Austen est morte en 1817 et même si elle a connu la Régence anglaise, la majorité de ses roman se passent encore à la période Georgienne (Georgian).

Quand à l'Empire, même si c'est de fait, la période historique qui dans le monde correspond le plus à la mode des tailles hautes (qui est bien plus que ça), il n'empêche qu'elle n'inclut qu'une petite partie de cette évolution de la mode qui commence avec la Directoire.

Cette mode, c'est une mode héritière du bouleversement de la Révolution Française qui a mis les moeurs sans dessus-dessous. Lorsque l'Empire arrive, elle a déjà partiellement commencé à s'assagir. Et lorsque l'Empire finit, elle continue d'évoluer vers encore plus de classicisme, de sobriété ou de pudibonderie (selon qui la porte). Cette évolution, révolutionnaire, est une des plus intéressantes : elle évolue vite, les changements se font en quelques poignées d'années. Entre 1795 et 1820 (voir 1825), on voit passer sur une même base, plus de changements que n'en a subit la robe à la française en 60 ans d'existence. Mais surtout, les accessoires se multiplient, les différents types de robes selon les différents moments de la journées aussi. On documente aussi beaucoup plus la mode : les gravures de mode nées vers 1770 connaissent une explosion à l'époque dite Empire. Et surtout, les moeurs se lisent à travers cette mode : c'est la première fois que l'on peut vraiment envisager une sociologie de la mode, que l'on peut analyser l'évolution morale et intellectuelle (cette mode se revendique d'une influence gréco-romaine : influence voulue, recherchée, travaillée, elle est le fruit d'un travail intellectuel et d'une volonté consciente autant que d'un goût de la société elle-même) d'une société à travers la façon dont les femmes sont vêtues.

Ce mouvement est une introduction à la versatilité de la mode du XIXe.

Tout se bla bla pour dire que oui, mon projet devrait s'appeler le Projet Directoire-Consulat-Empire-Restauration, mais c'est long, moche et soporifique. Regency englobe, dans l'imaginaire commun, une plus longue période, même si dans les faits, ce n'est justement pas le cas ! Mais je ne peux pas non plus le traduire, car la Régence en France, c'est déjà pris. Deux fois !

Donc, Projet Regency, ce sera ! Aussi bâtard soit-il...

(A suivre...)

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